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Congrès mondial des JA Les agriculteurs de tous pays se sentent menacés par la mondialisation

PARIS, 11 juin (AFP) - Les jeunes agriculteurs de tous les pays, réunis en congrès mondial, ont réclamé mercredi à leurs gouvernements une protection contre la mondialisation, avec des marchés nationaux ou régionaux garantissant une certaine préférence aux producteurs locaux.

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Ces 600 cultivateurs et éleveurs d'une centaine de pays, réunis à Paris pour trois jours, ont parfois des intérêts antagonistes, mais tous constatent avec angoisse une baisse à la fois du nombre d'agriculteurs et du revenu agricole, quand pourtant la moitié de l'humanité ne mange pas à sa faim.

Le libre-échange sans frein, sans conditions spécifiques pour l'agriculture, et son corollaire de prix mondiaux très bas, leur apparaît comme principal responsable: tous rêvent d'un marché organisé permettant à chacun de vivre de son travail, et veulent être entendus lors des prochaines négociations de l'Organisation Mondiale du Commerce.

"D'abord nous sommes pour l'élimination des subventions à l'exportation qui détruisent les économies fragiles, par exemple l'agriculture africaine", a déclaré lors de l'ouverture du Congrès le Canadien Jack Wilkinson, président de la FIPA (Fédération internationale des producteurs agricoles). Cette position est soutenue par les syndicats agricoles français et européens mais aussi par le président français Jacques Chirac.

Autre cible pour tous, les prix mondiaux, "trop bas pour permettre aux agriculteurs de vivre de leur production" et "sans réalité économique quand on voit les gigantesques écarts de productivité dans le monde", a renchéri Jérôme Despey, président du syndicat Jeunes agriculteurs de France, organisateur du congrès.

Le congrès veut élaborer d'ici vendredi une déclaration commune que les agriculteurs adresseront à leurs gouvernements respectifs pour peser à l'OMC et déterminer une véritable "politique agricole mondiale" quand les prix mondiaux trop bas réduisent partout les populations agricoles, selon Jérôme Despey, "Solidarité, équité, respect de la diversité", a lancé M. Despey. "Traitement spécifique pour l'agriculture", a ajouté Hans-Benno Wichert, président du conseil européen des jeunes agriculteurs.

Des marchés régionaux protégés", a plaidé le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, plus radical, alors que l'Europe est à la fois premier exportateur et premier importateur agricole.

"Protéger les producteurs sur leur marché national, et libéraliser le commerce mondial mais avec une régulation gardant un certain pourcentage de protection", a nuancé M. Wilkinson.

"Nous avons pour membres aussi bien des petits producteurs européens que des grands producteurs argentins qui ne reçoivent pas un sou de subvention et doivent même payer des taxes pour exporter alors qu'ils sont obligés de vendre sur les marchés mondiaux", a expliqué le président de la Fédération internationale. "Nous devons concilier ces positions: nos négociations pour la déclaration commune sont aussi délicates que celles de l'Organisation mondiale du Commerce", a-t-il conclu.


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